Les séparations

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Description

Les séparations : Colloque de CARNET PSY en octobre 2011

Victoires et catastrophes Les séparations, entre attraction et perte, séduction et renoncement, scandent le rythme de la présence et de l’absence, tout au long de la vie, dans ses passages, ses aléas et ses désordres, dans ses rencontres et ses miracles. L’expérience de séparation s’ancre aux commencements et s’arrime à leurs destins : pas de début sans, à l’horizon, l’ombre de la finitude. Entraînées par la masse d’affects tristes, nostalgiques voire mélancoliques, figées par l’angoisse de l’éloignement et de la mort, les séparations risquent d’être essentiellement saisies dans le halo du désespoir ou du traumatisme. On en oublierait presque la détermination constructive, indispensable à tous les processus de différenciation : qu’ils se déclinent entre dedans et dehors, réalité psychique et réalité matérielle, moi et autre, masculin et féminin, ils trouvent dans l’expérience de séparation et dans les représentations qu’elle se donne, un support fondamental riche de toutes les potentialités de changement. La sexualité – dont l’étymologie appelle à la fois « secare, couper-diviser » et « sequi,accompagner » – ordonne la dynamique de la vie, en soutenant les mouvances pulsionnelles dans leurs entrelacements libidinaux et agressifs. L’amour et la haine, la nécessaire ambivalence qu’ils déploient, s’organisent chaque fois autour de scènes d’union et de séparation parce qu’elles condensent, rassemblent ou animent le désir et l’interdit, la satisfaction et l’abandon.

PROGRAMME
Introduction et conférence Catherine Chabert / Perdre, abandonner, se trouver « Que la séparation d’avec l’objet soit douloureuse nous paraît aller de soi. Le problème est plus compliqué : quand la séparation d’avec l’objet donne-t-elle de l’angoisse, quand donne-t-elle du deuil, et quand, peut-être, seulement de la douleur ? » Freud, 1923

-1ère Table ronde : À l’origine, la séparation Président de séance : Bernard Golse
Sylvain Missonnier / L’antique terre natale : nostalgie, inquiétante étrangeté et dialectique fusion/séparation
« Si vous deviez mourir maintenant et être conçu à nouveau cette nuit, dans quelle femme choisiriez-vous de passer les neuf premiers mois de votre prochaine vie ? » R. D. Laing
Alberto Konicheckis / Continuités, discontinuités, de la difficulté à établir des liens psychiques  Afin d’aborder l’enjeu des séparations chez le tout jeune enfant, il est important de connaître au préalable la nature des liens qu’il établit avec les adultes de son environnement.  Aline Cohen de Lara / Séparer pour mieux soigner : le travail du psychanalyste en institution spécialisée Les dispositifs de soins spécialisés au sein desquels s’inscrit le traitement psychanalytique constituent un environnement pour l’analyste et l’enfant, et représentent une situation paradoxale, où une séparation dans les faits viendrait favoriser l’élaboration, en particulier à travers la dynamique du transfert, des vécus de séparation jusqu’alors déniés psychiquement par ceux que Winnicott diagnostiquait comme « enfant pour qui je ne peux rien » et pour qui il demandait à la société de les prendre en main.

-Jacques André / Transfert et séparations Dans l’angoisse de séparation ce n’est pas la séparation qui est angoissante, c’est son impossibilité.
-Vincent Estellon / Dépendances sexuelles Le zapping relationnel : l’évitement phobique de l’angoisse d’intrusion et d’abandon.

-Paul Denis / La séparation à la lettre L’au revoir est plus complexe que l’adieu. En effet, si difficile soit-il, l’adieu, imposé par une rupture irréversible, force la logique du deuil. La séparation proprement dite est relative et révocable, elle comporte la promesse d’un retour ; elle oblige le sujet à un travail paradoxal qui associe perte et lien, désinvestissement partiel et travail psychique de conservation vive.
Isée Bernateau / Ravages de la séparation chez Marguerite Duras « J’ai commencé à souffrir de la séparation avec toi. Je deviens fou… Je ne peux pas te séparer, c’est impossible, et je vais le faire, je le sais. » Marguerite Duras, L’Amant de la Chine du Nord.

2ème Table ronde : Grandir, vieillir  Président de séance : Alain Braconnier
Catherine Azoulay / Séparation, temporalité et créativité à l’adolescence « Le jeu et l’expérience culturelle sont choses auxquelles nous accordons une valeur toute particulière ; elles relient le passé, le présent et le futur.» Winnicott  Michèle Emmanuelli / Adolescence : se séparer de qui, de quoi ? « Je voudrais être n’importe qui, excepté moi. » Frankie Adams, Carson McCullers  Benoit Verdon / De désunion en abandon : séparations inéluctables, séparations impossibles à l’épreuve du vieillissement « L’oubli ! l’oubli ! C’est l’onde où tout se noie, c’est la mer sombre où l’on jette sa joie. » Victor Hugo, Un soir que je regardais le ciel, Les contemplations.

Conférence et conclusions René Roussillon / La rencontre et la séparation

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Colloque enregistré par Congrès Minute

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