les mères incertaines
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Enregistrement audio des conférences
Description
Les mères incertaines : journée scientifique organisée par Jacques André, Catherine Chabert, Françoise Coblence et Patrick Guyomard le 7 Avril 2018
Mater certissima, pater semper incertus.
En reprenant l’adage dans le « roman familial », Freud en tire l’immédiate conséquence : l’incertitude du père est à la mesure de l’infidélité de la mère, de sa trahison. La mère est aussi « certissime » qu’elle est à la source du premier de tous les doutes. La filiation maternelle est certaine, l’amour de la mère ne l’est pas. Dans le fond, la mère est toujours la femme d’un autre. L’enfant en sait quelque chose qui assiste, fasciné et impuissant, à la folie de la scène primitive.
Le doute connaît une suite culturelle : si la maternité est certaine, elle n’est attestée « que » par les témoignages des sens, quand la conjecture de la paternité ouvre à la vie de l’esprit. Le père est à la théorie ce que la mère est à la sensation.
À l’un l’hypothèse, à l’autre la certitude sensible.
La galerie psychanalytique présente quelques portraits de mères bien frappés : la première séductrice de Freud, celle qui traite son enfant comme un « jouet érotique », la mauvaise mère de Mélanie Klein, la good enough mother de Winnicott, la mère morte de Green…autant de définitions qui n’épuisent pas une figure aux multiples facettes.
Des bras qui ne se tendent pas quand on désirerait vivement qu’ils vous embrassent, un cadeau d’anniversaire toujours à côté, don de la méconnaissance, un mot qui glace quand on attend d’être réchauffé, une confidence ou un moment d’abandon qui se retournent traitreusement, un regard toujours ailleurs impossible à accrocher, une distraction affichée quand on se voudrait écouté… la clinique de tous les jours fait l’inventaire des déceptions et des incertitudes. Le fils serait-il mieux nanti que la fille ? Il y en a au moins un pour le croire, Sigmund plutôt que Freud, qui soutenait que s’il y a une relation humaine dépourvue de toute ambivalence, c’est celle de la mère au fils… « Ma mère m’a toujours aimé, rien qu’aimé… »
Il n’y a aucune raison pour que le psychanalyste échappe au refoulement, y compris le premier d’entre eux.Intervenants:
Catherine Chabert
Bernard de la Gorce
Denis Hirsch
Mathilde Saïet
Sarah Vibert
Mi-Kyung YiColloque enregistré par CONGRES MINUTE
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