L’espoir à l’aune de la psychanalyse

Description

L’espoir à l’aune de la psychanalyse :  Journées scientifiques organisées par le 4ème groupe les 30 et 1 décembre 2024 à Toulouse.

Au regard des profondes mutations de notre temps et de la réinscription constante du « malaise dans la culture », nous interrogerons cette thématique avec l’ambivalence foncière et la dialectique pulsionnelle qu’elle sous-entend. Espérer est indissociable de la vie humaine, telle une figure d’oxymore : on n’ose plus y recourir et l’on ne peut s’en passer, à l’image d’un « Godot » qui n’adviendra pas ! Certes, la notion d’espoir n’est pas un concept psychanalytique mais l’un de ces phénomènes anthropologiques fondamentaux comme la peur ou la solitude, qui rassemble diverses strates et implique l’attente, la croyance, l’inconnu. C’est à ce titre qu’elle nous interroge dans ses différentes dimensions à la fois atemporelle et ancrée dans son temps. Espérer est inhérent à la demande du patient et à l’offre de l’analyste, l’une et l’autre portées par un étrange désir.
Si l’on attribue souvent à Freud un certain pessimisme, il y a lieu pourtant de souligner que la psychanalyse incarne le vecteur de l’espoir tant elle est corrélée à l’esprit des Lumières, sur le plan de la pratique comme dans l’oeuvre de pensée. A l’orée de cette dernière, Freud souligne en effet : « L’attente croyante et pleine d’espoir est une force agissante avec laquelle, à strictement parler, nous avons à compter dans toutes nos tentatives de traitement et de guérison »1.
1 Le traitement psychique, Freud, 1890, OCF. I
Ce texte inaugural ne préfigure-t-il pas l’aptitude au transfert, supposant par là même un état psychique nécessaire au processus analytique ? Ainsi évoque-t-il la demande d’analyse comme appel vers un autre censé détenir un savoir spécifique. De même, il souligne le mouvement d’affect en lien avec la puissance d’agir du moi qui pousse en avant, qui résiste (ou non) au noyau sombre traversant le destin de l’humain. Quels que soient ces entrecroisements, penser l’espoir s’impose aujourd’hui et ouvre sur de fructueuses pistes métapsychologiques. Est-il un reliquat de la mentalité primitive qui interroge les vestiges en soi de la pensée magique ancrée dans l’infantile et enfouie en chacun de nous ? En impliquant une projection temporelle et un moment d’illusion, « illusion narcissique primaire » qui permet d’espérer la traversée de « l’objet perdu », cette orientation de pensée ne questionne-t-elle pas différents destins, de la sublimation à la « guérison analytique » ? Ainsi envisagerons-nous, analystes et chercheurs d’autres disciplines, cette notion de l’espoir dans la métapsychologie freudienne, et dans le champ culturel/ sociétal. Comment une cure est-elle intrinsèquement liée à cette composante ? Comment le mouvement de l’espoir résiste-t-il dans notre monde ?

9 h00 Accueil des participants
9 h30 Ouverture des journées par les Secrétaires scientifiques
Introduction : Brigitte Dollé-Monglond
9 h45 Jean-François Chiantaretto : « L’attention croyante du psychanalyste »
10 h15 Jean-Yves Tamet : « Une promesse d’enfant : l’espoir »
10 h45 Pause
11 h15 Louis Ruiz : Propos introductif à la Discussion
11 h30 Échanges avec la salle
12 h30 Déjeuner libre
Après-midi modéré par Éric Julliand
14 h15 Ghyslain Lévy : « Reste l’espoir»
14 h45 Évelyne Toussaint :« L’espoir dans l’art, comme représentation et comme volonté »
15 h15 Pause
15 h45 Roland Gori :« Que devient l’acte de création dans nos sociétés de contrôle ? »
16 h15 Monique Lauret : Propos introductif à la Discussion
16 h30 Échanges avec la salle
18 h00 Fin

DIMANCHE 1er DÉCEMBRE 2024
Matinée modérée par Georges Gaillard
9 h00 Accueil des participants
9 h30 Martine Girard : « L’espoir et la recherche d’un lieu psychique »
10 h00 Brigitte Dollé-Monglond :« Entre travail de pensée et illusion ? »
10 h30 Pause
11 h00 Bernard Bensidoun : Propos introductif à la Discussion
11 h15 Échanges avec la salle
12 h15 Georges Gaillard et Louis Ruiz : Propos conclusif
Discussion générale
12 h30 Clôture des journées

Journées enregistrées par CONGRES MINUTE